dimanche 27 février 2011

Combien coûte l'argent ?

Quelle est la première conséquence de la possession si ce n’est la peur ?
La peur de perdre ce que l’on a… Et plus on amasse, plus on a peur… Les matérialistes sont avant tout des êtres terrifiés prêts à toutes les bassesses et toutes les férocités pour ne pas risquer d’être dépossédés de cette accumulation de biens qui est devenue la seule justification de leur existence.

Pour autant, être libre ce n’est pas ne rien posséder du tout car dans ce cas  on est tout aussi dévoré par la peur : la peur du lendemain, la peur de la nuit qui tombe et du froid qu’elle apporte, l’angoisse de la faim qui point… Etre totalement démuni c’est être l’esclave des circonstances, des aléas, du bon vouloir des puissants et des aumônes qu’ils distribuent. Il est significatif en ce sens qu’au cours de l’histoire les gargouilles bourgeoises n’aient jamais eu de plus sûr allié que le lumpen prolétariat.

Non, être libre c’est posséder le minimum, un toit et de quoi nourrir et réchauffer sa famille, ou tout au moins savoir que l’on peut se passer du jour au lendemain de tout ce qui excède cela si l’éthique, la morale ou la nécessité l’exige. Et ce sans que son existence en soit véritablement affectée sans que le véritable socle de sa vie en soit ébranlé. Savoir que lorsque les temps de frugalité seront venus, sa femme, ses parents, ses amis, ses camarades seront toujours là, au même poste, revigorés même par l’épreuve qui seule  atteste de la réalité et de la profondeur des liens, voilà la vraie richesse, et, par là, la primordiale liberté. Pouvoir tout perdre sans rien perdre d’essentiel.

Rien d’amoral ou de vil à se faire occasionnellement plaisir, à jouir temporairement du superflu, à faire des cadeaux ou à offrir des superficialités à des êtres chers si ces douceurs sont payées par de l’argent honnêtement gagné. Mais ce ne sont là que des colifichets d’autant plus agréables qu’ils sont partagés avec autrui et que chacun garde à l’esprit qu’il ne s’agit que d’ornements toujours dispensables.Le piège ultime et absolu dressé par la modernité est de devenir esclaves de ces insignifiances, de n’exister qu’à travers elles, de penser que la femme à vos côtés vous aimera moins ou ne vous aimera plus si jour où les cadeaux et les restaurants cessent, de sentir que ses « amis » disparaîtront à l’instant où on aura plus les moyens de sortir et de payer les additions, de percevoir qu’on ne s’impose au regard des autres que par sa position sociale et l’étalage de ses bien matériels et que l’on crèverait plutôt que de perdre cela…

Lorsque l’on est écrasé par l’avoir, étranglé par un filet étroit d’emprunts et de crédits, courant après des hochets onéreux successifs, on ne fait plus rien, on ne peut plus rien faire de noble et d’élevé… On titube juste entre deux angoisses, éternel soumis à l’ordre du moment qui tient les cordons de la bourse.

2 commentaires:

Indo a dit…

Un conseil pour ceux qui souhaiteraient couper les ponts avec le monde de la conso: camping sauvage de longue durée, en d'autres termes, stages de survie.

Apprendre à ne compter que sur ses capacités pour se nourrir, se soigner, s'abriter, se chauffer... C'est quelquechose qui vous rend indépendant et vous fait voir le monde urbain d'un autre oeil.

un site de référence pour les mordus de "bushcraft"
http://www.davidmanise.com/

Unknown a dit…

J'ai déjà ce site dans mes favoris ;)

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