lundi 17 janvier 2011

La cabrette : la cornemuse auvergante.

La cabrette est une cornemuse, fabriquée et jouée en Auvergne et dans la colonie auvergnate de Paris. Au début du siècle les Auvergnats sont plusieurs centaines de milliers à se regrouper dans divers quartiers de Paris. C'est là que naquirent les bals musette. La cabrette (autrement appelée musette) est le plus généralement gonflée par un soufflet placé sous un des coudes du cabrétaire. Elle n'a pas de bourdon en activité, bien qu'il ait existé une cabrette à petit bourdon. Les tonalités sont diverses, la musique va des sons les plus graves (sol dièse) jusqu'au plus aigus (mi bémol) en déclinant une gamme plus ou moins chromatique.

La cabrette est essentiellement un instrument de soliste. Plusieurs générations de musiciens ont développé sur cette cornemuse monodique un style très particulier immédiatement identifiable. L'absence de ce bourdon, caractéristique des autres cornemuses, a permis aux joueurs de cabrette d'utiliser la note dominante grave, à la fois comme effet rythmique et comme pédale harmonique. C'est de là que vient l'effet de morse que procure la première écoute sur certaines œuvres.

Les mélodies de cabrettes sont presque toujours construites autour d'une tonique située au milieu du hautbois. L'autre caractéristique de la cabrette est le travail du son qu'effectue le cabrétaire sur chaque note. Le doigté est également essentiel. Chaque note est vibrée et accompagnée de fioritures qui permettent de différencier les doigtés. Il s'agit ici presque d'un code musical entre cabrétaire.  Les morceaux débutent en général par un appel, qui permet de prévenir que l'on va jouer et de donner le rythme du morceau. C'est une signature personnelle, car les musiciens ont chacun leur propre façon de faire l'appel et le final de leurs morceaux. C'est le jeu soliste qui permet le plus de percevoir les possibilités techniques de l'instrument. Les notes répétitives permettent de donner des voix à la cabrette. Les multiples influences qui ont déterminé l'origine de la cabrette sont à présent bien connues, situées au carrefour des chabrettes limousines, des cornemuses du Massif-Central et des musettes de Cour, la cabrette semble avoir été conçue pour un rendement optimum dans un espace clos. C'est pour cela que cette cornemuse pour salle de bal n'a sans doute été dotée de bourdon que tardivement. L'essentielle de ses destinées auvergnate et parisienne se joua entre 1895 et 1930.

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